Les risques les plus dangereux sont ceux qui sont invisibles.
Lorsqu'un cuisinier se gratte machinalement l'oreille, il dépose sans s'en rendre compte de nombreuses bactéries, dont des salmonelles, sur le lobe de son oreille. Mais la flore microbienne présente sur sa peau chargée d'empêcher les pathogènes de le rendre malade va faire son travail et va empêcher naturellement la salmonelle de s'installer et va même l'éliminer en partie.
Cependant, si le même cas de figure arrive et que le cuisinier porte une boucle d'oreille, les effets ne sont pas les mêmes. Il n'y a pas de système bactérien de défense sur le bijou. La salmonelle n'est pas dérangée et le cuisinier a déposé sur le bijou toute la nourriture dont la salmonelle a besoin pour se multiplier de manière exponentielle. Elle va contaminer les mains du cuisinier à chaque fois qu'il se touchera l'oreille.
Le cuisinier va répéter machinalement le geste de se toucher l'oreille et risque de contaminer les autres aliments qu'il va toucher par la suite avec des millions de salmonelles. C'est un cas typique de contamination croisée.
Les risques sont encore plus présents avec des bijoux portés sur la main (bague, montre, alliance). Ces bijoux sont en effet en contact direct avec la nourriture, les bactéries vont s'y trouver en grand nombres dans les endroits les plus inaccessibles au lavage des mains : sous la bague ou sous le bracelet de la montre.
Ainsi, le port des piercings n'est pas toléré, car le fait qu'ils soient soudés limite le risque physique mais n'élimine en aucun cas le risque microbiologique.
Porter un gant sur sa bague n'est pas non plus une solution, car ce dernier peut oublier d'être remis et il peut se déchirer.
Les règles peuvent être contraignantes, mais s'y plier est une preuve de professionnalisme et prouve la prise de conscience des risques que peuvent amenés le port de bijoux.